mercredi 15 février 2012

Mon fils est-il épris de Marie-Jeanne ?


Non vous ne rêvez pas. Pour ceux qui en doute encore ; il ne s’agit pas là du titre d’un roman à l’eau de rose, mais bel et bien d’une question que tout parent, un jour, se pose : Est-ce que le gros fainéant d’ado qui me sert de fils, avachi dans le fauteuil d’une chambre infestée d’encens, fume des splifs ?


Ah, qu’il est loin le temps de notre enfance. Chacun s’est déjà surpris à affirmer avec aplomb : « Moi, à mon époque, j’étais sage, brillant, concentré sur mes études. »

Un instant de réflexion appelle un long silence. Un petit personnage auréolé s’agite alors dans votre crâne et vous repasse succinctement différents courts métrages évoquant une adolescence pour le moins tourmentée : De vos actions-vérités, aux draps imbibés du vomi d’une première cuite ; en passant par les cigarettes clopées en cachette et même ces fameux petits joints… que vous n’avez soi-disant jamais consommés.

Infamie de bonne conscience qui nous ramène à la raison ! Hélas oui, la probabilité pour que mon « sale gosse » – au sens affectueux de Lièvremont – prenne du haschich, est malheureusement très forte. Surtout s’il me ressemble.

Bref, ni une ni deux, il vous vient alors l’envie de vous transformer en inspecteur de police mais vous hésitez encore entre la méthode Colombo ou celle des experts. Finalement, lors d’un repas, vous vous lancez dans un long discours préventif, qui aura autant de chance d’être repris et assimilé par votre garnement qu’un communiqué de presse envoyé à 300 journalistes. Il ne vous reste plus qu’à jouer les experts. Je vous livre donc le mode d’emploi :



Comment reconnaître un fumeur de maroco, pour les nuls ?



Indice numéro 1 : Sa chambre devient une annexe de Sanofi-Aventis

S’il existe un ennemi au pays des apprentis Bob Marley, c’est bien l’œil en lui-même. On dit souvent que la vérité se cache dans l’œil de l’autre. Croyez-moi que ce proverbe prend de l’ampleur lorsque l’on parle du cannabis.

Quand vous fumez, vos yeux explosent de sang, se ferment et deviennent rouges. Et ça, les fumeurs le savent bien. D’ailleurs, l’industrie pharmaceutique aussi, c’est pour cette raison que les collyres et autres produits similaires ont connu un succès phénoménal durant les années 2000 : Boroclarine, vitamine +, etc.

Une goutte dans chaque œil et tout redevient normal. Vous pouvez me croire, on s’amusait même à n’en mettre que dans un seul et laisser l’autre à l’état naturel pour se marrer…



Indice numéro 2 : La main plus verte que le géant vert.

Alors là, rien de plus flagrant. Si votre fils, bon citadin – et un peu chochotte sur les bords lorsqu’il s’agit de retourner le jardin – se met selon ses dires, et soudainement, à faire pousser de l’érable du Japon sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, il y a anguille sous roche.

Soyez vigilants également s’il acquiert, dans un laps de temps restreint, des connaissances en botanique supérieures aux vôtres et que sa moyenne en S.V.T progresse de manière significative en un trimestre.



Indice numéro 3 : 4 Red bull, 2 cafés, 1 bouteille de vitamin water… et rien

Si après un bon petit déjeuner, plutôt copieux et rempli de vitamines, votre enfant a une flemme monstre et décide de squatter le canapé sans aucunes réactions, approchez-vous de plus près. Observez-le. Parlez-lui. Il ne répond pas ? Regardez l’écran. S’il est passionné par un reportage animalier narrant les aventures extraordinaires de truites remontant un fleuve, changez de chaîne. Mettez canal + sans le décodeur. Si à la vue des images brouillées, il ne réagit toujours pas… c’est qu’il y a en effet un problème.



Indice numéro 4 : Des vêtements attaqués par le poinçonneur des Lilas.

Si votre fils daigne changer de vêtements et que vous parvenez à vous procurer son pull fétiche pour une machine, scrutez la moindre parcelle à la recherche de petits trous. Si vous trouvez des brûlures de cigarettes et dégradations à profusion, vous êtes sur la bonne piste. S’il vous raconte que ce sont les autres qui lui ont fait, répondez-lui que Gainsbourg a bon dos.



Indice numéro 5 : Le syndrome de Kerviel

Votre enfant se met subitement à vous cacher des choses ? Il vous demande de l’argent pour l’école, pour des sorties entre amis, qui se multiplient ? Les périodes de fort besoin d’argent et de prospérité se succèdent ?

Deux possibilités : Soit votre enfant est apprenti-trader ou un grand fan de la française des jeux, soit en effet, il a parfois besoin de grosses sommes ponctuelles pour subvenir à ses besoins.

De la même façon, si vous constatez qu’il accumule de belles liasses de vingt, dans un petit coffret planqué à la cave entre deux albums de reggae, ne jouez pas aux superviseurs de la Société Générale et inquiétez-vous : Demandez d’où provient ces fonds. Ça se saurait si des ados, qui ne veulent pas travailler l’été, étaient capables de trader clandestinement des choses légales.



Mon fils est vraiment un fumeur, que faire ?

Globalement trois solutions s’offrent à vous :

Option 1 : Vous le coincez dans un coin de l’appartement, l’attrapez par le col, lui faites manger sa Wind, et le reniez à vie.

Option 2 : Vous entrez détendu dans sa chambre, bouteille d’eau dans la main et préparez l’élaboration d’un bang pour son retour de l’école.

Option 3 : Vous passez à la gendarmerie, saluez votre ami Frédéric qui patiente à l’accueil, et demandez sans aucune gêne de la documentation sur la drogue, pour préparer une petite discussion bien sympa le soir même. (Option recommandée par les autorités)



Et vous, vous feriez quoi ?

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