jeudi 16 février 2012

Orangina : Un Bad Buzz contrôlé ?




Voici un scandale de plus qui n’a pas fini de faire parler de lui. A l’origine, un papier signé coupsdepub.com, au sujet de commentaires suspects sur le compte Facebook d’Orangina France. L’article met brillamment en exergue les dérives publicitaires pratiquées et orchestrées par plusieurs inconnus sous de faux pseudonymes. Ces derniers ayant incontestablement un intérêt particulier à créer du buzz autour des informations publiées par la marque sur le réseau social. L’entreprise nie avoir mis en place de telles pratiques et mène actuellement son enquête. Alors que l’indignation règne chez les consommateurs et les professionnels du marketing, je pose ouvertement la question : « Cette action pitoyable, si elle se confirme, mérite-t-elle pour autant tout le tapage médiatique que l’on lui fait ? »



Sans hypocrisie, cette histoire de faux comptes sur les réseaux sociaux ne me surprend pas une seule seconde. D’ailleurs je vais vous faire une confidence, je suis certain que la plupart des messages publicitaires relayés sur Facebook ou Twitter sont l’œuvre de personnes qui ont un intérêt à le faire – Salariés de l’entreprise, amis, famille, partenaires commerciaux, etc. – et non pas des soi-disant ambassadeurs de la marque, comme on tente de nous le faire croire. J’imagine que la règle du 20/80 doit s’appliquer à la communication virale : 20 pourcents de recommandations sincères, 80 pourcents de mensonge.

Pour moi, cet esclandre est dans l’air du temps. Notre société, fondée sur le consumérisme et l’internationalisation des échanges, a totalement déshumanisé les relations commerciales pour les rendre davantage éphémères et versatiles. Le Buzz marketing étant devenu le levier primordial d’une campagne publicitaire, avec tous les enjeux que cela comporte, comment peut-on de nos jours être surpris par l’avènement de telles pratiques ?



Cette polémique mérite-t-elle un tel tôlé ?



Sincèrement, je ne le pense pas. Je vais vous dire pourquoi :

J’ai des doutes quant à l’éclatement de cette affaire. Je suis intimement convaincu que tout cela relève d’un savant calcul.

Reprenons simplement les choses : Quand une marque veut réaliser une bonne campagne, elle doit avant tout réussir deux choses : Acquérir une notoriété et marquer durablement l’esprit des gens. Des études marketing ont démontré que le contenu du message communiqué par une marque, qu’il soit positif ou négatif, jouait peu dans la réussite finale de la campagne.

Ainsi, il est parfois judicieux de parier et prendre certains risques, quitte à ternir légèrement et de manière contrôlée l’image de l’entreprise. C’est d’autant plus vrai lorsque celle-ci bénéficie déjà d’une bonne notoriété et est installée confortablement sur le marché. D’ailleurs, vous remarquerez qu’Orangina a toujours été borderline à ce sujet. Rappelez-vous de cette campagne discriminatoire envers les roux, ou de ce slogan « secouez-là, mais pas en public » à connotation exhibitionniste. Lorsqu’on est capable de ça, on est capable de tout non ?

Sans jouer au conspirationniste, je ne serai pas du tout surpris que ce Bad buzz soit en réalité un coup monté, visant à créer un nouvel élan médiatique autour d’Orangina. Une nouvelle tendance marketing qui pourrait se démocratiser ? En tout cas cela confirmerait l’adage de la marque : « Nous faisons preuve d'imagination : nous inventons le futur »



Quel est leur intérêt ?



Je ne sais pas vous, mais depuis cette histoire, je n’ai jamais eu autant envie d’une canette d’Orangina. Bizarre non ?

Sincèrement, cette péripétie n’aura aucune incidence sur le taux de réachat de la marque. Bien au contraire, cela va permettre d’introduire inconsciemment, dans notre pensée collective, l’ensemble des éléments commerciaux relatifs à l’entreprise.

Si la firme ambitionnait de doper ses ventes, elle ne pouvait pas rêver mieux. Et là je m’interroge : « Qui est à la genèse de ce simulacre ? ». Loin de moi l’idée de rendre complice le site coupsdepub.com. Ce serait de la diffamation. Je pense, au contraire, qu’ils ont fait un bon boulot d’investigation.

Par contre, ce Bad Buzz : Est-ce un véritable « incident » ou un dérapage contrôlé de la part de la d’Orangina france ?

On ne le saura jamais, mais j’ai ma petite idée. En tout cas, une chose est sûre : Il ne fallait pas sortir de St-Cyr pour comprendre que les pseudos tournant autour de la marque étaient des faux, et qu’un jour, l’affaire éclaterait. Gros comme une maison dites-vous ?



Et vous qu’en pensez-vous ?


mercredi 15 février 2012

Mon fils est-il épris de Marie-Jeanne ?


Non vous ne rêvez pas. Pour ceux qui en doute encore ; il ne s’agit pas là du titre d’un roman à l’eau de rose, mais bel et bien d’une question que tout parent, un jour, se pose : Est-ce que le gros fainéant d’ado qui me sert de fils, avachi dans le fauteuil d’une chambre infestée d’encens, fume des splifs ?


Ah, qu’il est loin le temps de notre enfance. Chacun s’est déjà surpris à affirmer avec aplomb : « Moi, à mon époque, j’étais sage, brillant, concentré sur mes études. »

Un instant de réflexion appelle un long silence. Un petit personnage auréolé s’agite alors dans votre crâne et vous repasse succinctement différents courts métrages évoquant une adolescence pour le moins tourmentée : De vos actions-vérités, aux draps imbibés du vomi d’une première cuite ; en passant par les cigarettes clopées en cachette et même ces fameux petits joints… que vous n’avez soi-disant jamais consommés.

Infamie de bonne conscience qui nous ramène à la raison ! Hélas oui, la probabilité pour que mon « sale gosse » – au sens affectueux de Lièvremont – prenne du haschich, est malheureusement très forte. Surtout s’il me ressemble.

Bref, ni une ni deux, il vous vient alors l’envie de vous transformer en inspecteur de police mais vous hésitez encore entre la méthode Colombo ou celle des experts. Finalement, lors d’un repas, vous vous lancez dans un long discours préventif, qui aura autant de chance d’être repris et assimilé par votre garnement qu’un communiqué de presse envoyé à 300 journalistes. Il ne vous reste plus qu’à jouer les experts. Je vous livre donc le mode d’emploi :



Comment reconnaître un fumeur de maroco, pour les nuls ?



Indice numéro 1 : Sa chambre devient une annexe de Sanofi-Aventis

S’il existe un ennemi au pays des apprentis Bob Marley, c’est bien l’œil en lui-même. On dit souvent que la vérité se cache dans l’œil de l’autre. Croyez-moi que ce proverbe prend de l’ampleur lorsque l’on parle du cannabis.

Quand vous fumez, vos yeux explosent de sang, se ferment et deviennent rouges. Et ça, les fumeurs le savent bien. D’ailleurs, l’industrie pharmaceutique aussi, c’est pour cette raison que les collyres et autres produits similaires ont connu un succès phénoménal durant les années 2000 : Boroclarine, vitamine +, etc.

Une goutte dans chaque œil et tout redevient normal. Vous pouvez me croire, on s’amusait même à n’en mettre que dans un seul et laisser l’autre à l’état naturel pour se marrer…



Indice numéro 2 : La main plus verte que le géant vert.

Alors là, rien de plus flagrant. Si votre fils, bon citadin – et un peu chochotte sur les bords lorsqu’il s’agit de retourner le jardin – se met selon ses dires, et soudainement, à faire pousser de l’érable du Japon sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, il y a anguille sous roche.

Soyez vigilants également s’il acquiert, dans un laps de temps restreint, des connaissances en botanique supérieures aux vôtres et que sa moyenne en S.V.T progresse de manière significative en un trimestre.



Indice numéro 3 : 4 Red bull, 2 cafés, 1 bouteille de vitamin water… et rien

Si après un bon petit déjeuner, plutôt copieux et rempli de vitamines, votre enfant a une flemme monstre et décide de squatter le canapé sans aucunes réactions, approchez-vous de plus près. Observez-le. Parlez-lui. Il ne répond pas ? Regardez l’écran. S’il est passionné par un reportage animalier narrant les aventures extraordinaires de truites remontant un fleuve, changez de chaîne. Mettez canal + sans le décodeur. Si à la vue des images brouillées, il ne réagit toujours pas… c’est qu’il y a en effet un problème.



Indice numéro 4 : Des vêtements attaqués par le poinçonneur des Lilas.

Si votre fils daigne changer de vêtements et que vous parvenez à vous procurer son pull fétiche pour une machine, scrutez la moindre parcelle à la recherche de petits trous. Si vous trouvez des brûlures de cigarettes et dégradations à profusion, vous êtes sur la bonne piste. S’il vous raconte que ce sont les autres qui lui ont fait, répondez-lui que Gainsbourg a bon dos.



Indice numéro 5 : Le syndrome de Kerviel

Votre enfant se met subitement à vous cacher des choses ? Il vous demande de l’argent pour l’école, pour des sorties entre amis, qui se multiplient ? Les périodes de fort besoin d’argent et de prospérité se succèdent ?

Deux possibilités : Soit votre enfant est apprenti-trader ou un grand fan de la française des jeux, soit en effet, il a parfois besoin de grosses sommes ponctuelles pour subvenir à ses besoins.

De la même façon, si vous constatez qu’il accumule de belles liasses de vingt, dans un petit coffret planqué à la cave entre deux albums de reggae, ne jouez pas aux superviseurs de la Société Générale et inquiétez-vous : Demandez d’où provient ces fonds. Ça se saurait si des ados, qui ne veulent pas travailler l’été, étaient capables de trader clandestinement des choses légales.



Mon fils est vraiment un fumeur, que faire ?

Globalement trois solutions s’offrent à vous :

Option 1 : Vous le coincez dans un coin de l’appartement, l’attrapez par le col, lui faites manger sa Wind, et le reniez à vie.

Option 2 : Vous entrez détendu dans sa chambre, bouteille d’eau dans la main et préparez l’élaboration d’un bang pour son retour de l’école.

Option 3 : Vous passez à la gendarmerie, saluez votre ami Frédéric qui patiente à l’accueil, et demandez sans aucune gêne de la documentation sur la drogue, pour préparer une petite discussion bien sympa le soir même. (Option recommandée par les autorités)



Et vous, vous feriez quoi ?

mardi 14 février 2012

1855 : L’ARNAQUEUR GENTLEMAN



Que dire du site 1855.fr ? On pourrait se montrer original, et ironiser, en le considérant comme un château margaux ou un grand chambertin. Je me contenterai de le résumer en tant que vieille piquette villageoise, oubliée au fond de l’armoire depuis 1855 … Connaissez-vous cette société ? Si vous êtes amateur de vins, comme moi, vous en avez déjà entendu parler. Aujourd’hui je vous propose un focus sur cette entreprise qui procède tout simplement à du rackette organisé, et ce, en toute impunité.



1855 : Déjà plusieurs années que ça dure.

Ce qui est triste est que mon article n’est même pas original. Ca fait des années que ça dure et le site n’est toujours pas fermé par les autorités. Pourtant, vous trouverez aisément un nombre de témoignages édifiant en tapant « 1855 arnaque » sur Google. Et de nombreuses plaintes sont en cours.

Et moi, pauvre pigeon, je me suis fait avoir comme tout le monde.  Mais vous allez me dire : « Fait avoir de quoi ? »

Bon, concrètement, outre le fait que certaines bouteilles soient revendues trois fois le cours du marché (ce qui arrive fréquemment sur internet), l’interface est très agréable. Le choix de vins est vraiment intéressant, et les recommandations plutôt claires. En plus de ça, le site parait sérieux, côté en bourse, toute la panoplie de l’arnaqueur gentleman.

Le réel problème est que l’on fait face à une société qui tout simplement ne tient pas ses engagements : Certains vins doivent être livrés sous 48 heures, d’autres au maximum sous 10 jours. Eh bien, cela fait déjà 1 mois et demi que ma cave est vidée de mes flacons préférés et j’attends toujours mes commandes…

Un petit mail sympathique, suivi d’un deuxième beaucoup moins. Trente-six tentatives d’appel, impossible de joindre qui que soit. Un troisième, quatrième, énième mail. Bref, rien. La seule solution restant les démarches judiciaires pour se faire rembourser.



Mais que fait la police ?

Sincèrement, je sais qu’elle n’a pas le pouvoir de le faire. Mais est-il normal de nos jours qu’un site classé numéro 1 sur Google en tapant le nom des plus grands crus puisse encore œuvrer de la sorte ? Que fait la police ?

Quand on voit toute l’énergie dégagée à traquer les petits délinquants, revendeurs de cigarettes au marché noir et j’en passe… je me dis, comment peut-on passer à côté de 1855 ? Bon, j’avoue avoir une partie de la réponse : Ils collectent de la T.V.A. Et tant que l’Etat n’y perd pas d’argent, rien n’est urgent.

Alors, mes chers clients privilégiés, détenteurs de la black Card 1855, je vous offre en exclusivité les aveux pour le moins touchant, d’un des dirigeants arnaqueurs de l’entreprise, lors d’une caméra cachée d’envoyé spécial.



Si vous-aussi avez été victime :

Ne perdez plus votre temps à rechercher la 7eme compagnie, et écrivez directement à cette personne :



Christian BROCHETON Brigade Interrégionale d'Enquêtes des Vins
Paris Ile de France
DIRECCTE
Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence,
de la Consommation, du Travail et de l'Emploi
19, rue Madeleine Vionnet
93300 AUBERVILLIERS
Tel : 01 70 96 14 49
christian.brocheton@direccte.gouv.fr

lundi 13 février 2012

Un heureux évènement : Vu du côté du père, ça donne quoi ?


Bon, je crois que c’est la période qui veut ça. En ces temps de St-Valentin on ne peut plus échapper aux comédies romantiques. Comme bien souvent, il est déjà plus de 22 heures,  et généralement les enfants sont enfin couchés. Alors, c’est toujours à ce moment que l’on se retrouve sur le canapé, et … « On regarde un film ? ».  Conséquemment, après avoir parcouru les dernières nouveautés sur Canal Play ou bien ITunes – On regrette à ce moment précis la triste fin de Megaupload – et débattu longuement quant au choix final du film que vous retiendrez, vous cédez laconiquement à la pression de votre femme : « C’est bon, choisis ce que tu veux ! ». Et ce soir, ce sera Un Heureux Evènement…



 «  A ma grande surprise, un des meilleurs films français des 10 dernières années »

Hé oui, je dois l’avouer : J’ai adoré. Tout y était, ou presque, dans ce film. Je dis presque, car il manque une chose essentielle que les scénaristes ont dû oublier : Une accroche. J’entends par là un cadrage de l’histoire, savoir où l’on va et à quelle question ce film doit répondre.

Je suis un peu sévère, mais il est vrai que le déroulé coïncide un peu à un « reportage signé France Télévision » ou encore à un « journal intime ».

Fin des critiques, passons aux compliments : Outre le fait que, pour une fois, on croit au jeu des acteurs français, les éléments à la fois tragiques et comiques de l’intrigue sont incroyablement proches de la réalité. Et ce, malgré quelques caricatures  qui, je pense, sont avant tout là pour interpeler le spectateur et renforcer les contours dramatiques de l’histoire.

On va tout de suite mettre de côté la sensualité dégagé par le film, ainsi que le charme éthéré de Louise Bourgoin, pour se plonger dans le récit de ce couple contemporain, affrontant les chamboulements provoqués par « un heureux évènement »,  tentant par tous les moyens de se relever de la grande claque que nous procure la naissance d’un premier enfant.



« Tout simplement pragmatique »

Le scénario du film est inspiré du roman éponyme d’Eliette Abecassis, que je n’ai absolument pas lu. Je m’abstiendrai donc de tout commentaire en citant l’auteur, mais il serait bon d’approfondir la vision donnée par l’écrivaine afin de parfaire ce qui suit.

L’histoire vécue par le couple, allant de l’idylle passionnée jusqu’au point de non-retour, est tout simplement pragmatique. Rien n’a été déformé, embelli, ni déparé.

Je ne connais pas un couple qui n’ait pas vécu des moments de doutes, d’effroi, de tristesse, parfois même de désespoir lors de la période allant de la grossesse à l’année suivant la naissance de leur enfant.

Les instants insolites, de tendresse et les clins d’œil durant le film, nous rappellent aussi que la valeur de ces choses méritait bien d’endurer la difficulté liée à ces épreuves.

Je ne vais pas tout vous raconter, cela gâcherait l’effet de surprise, mais pour les personnes qui n’ont pas d’enfant et qui en veulent un, je vous conseille :

-          D’arrêter d’acheter des tonnes de bouquins sur le sujet à la FNAC, ils ne vous serviront jamais.

-          De télécharger plutôt ce film, 3.99 euros en VOD, le regarder attentivement et prendre des notes.



« Et du côté du père, ça donne quoi ? »

Le film étant recentré sur les pensées du personnage féminin, Barbara (Louise Bourgoin), le récit aurait été encore plus intéressant s'il avait été confronté avec la vision masculine proposée du père (Pio Marmaï).

Alors pour les futurs papas, je me dévoue en vous rendant ce service ! Voici 5 conseils que je rajouterai afin que votre merveilleuse trinité puisse survivre plus de 2 ans :



-          1 / Lors de l’annonce de l’heureux évènement, montrez-vous avenant. Vous aurez toute l’occasion d’exprimer vos doutes, à votre compagne, plus tard.  Cela ne m’a pas concerné directement pour mon premier enfant, mais il parait évident que si vous ne voulez pas passer les 9 prochains mois (voir le restant de votre vie) à justifier votre grise mine lors de l’annonce (ô combien angoissante) effectuée par votre partenaire, il va falloir vous montrer diplomate. Prenez sur vous, souriez, vous verrez, tout se passera bien. Si la fibre paternelle ne s’éveille toujours pas en vous, vous pourrez le signaler lors d’une confidence vers le 3ème ou 4ème mois, bouquin spécialisé à l’appui – que vous vous empressez alors d’acheter à la FNAC ou ailleurs.



-          2 / Quoi qu’il arrive, votre femme est plus que jamais votre princesse : Plus facile à dire qu’à faire, mais… soyez aux petits soins de votre chérie. Mettez World Of Warcraft, ou je ne sais quoi, de côté pour un moment. Remettez vos virées nocturnes à l’Irish Pub pour plus tard. Reportez vos projets les moins urgents et concentrez-vous sur elle. La maman a énormément besoin de petites attentions, de spontanéités et surtout, qu’on l’écoute. Et quand je parle de l’écouter, c’est avec une oreille attentive, pas en naviguant concomitamment sur Facebook ! Sinon, vous allez souffrir, et bien plus que vous ne souffriez en vous privant des futilités qui remplissaient autrefois votre vie.



-          3 / Le délicat moment de l’accouchement : Alors là, attention. Savoir quoi faire lors de l’accouchement est aussi compliqué que de tenir debout sur une corde tendue : en effet, il vous faudra trouver l’équilibre parfait entre être trop présent et pas assez. Mon conseil et de faire tout ce que votre compagne vous dira et de parler le moins possible. Si votre partenaire est contre la péridurale, ne soyez pas étonné qu’elle change d’avis au début des contractions, bien au contraire c’est plutôt bon signe pour vous. Enfin, Abandonnez toutes lubies de vouloir jouer les Spielberg avec votre caméscope, ou prévenir toute la belle-famille pour former un comité de soutien : D’une part, l’accouchement est vraiment un acte médical avec toutes les horreurs ce que cela comprend. D’autre part, sur l’échelle de la douleur, un accouchement c’est 10/10. Vos infections urinaires sont une cure thermale à côté de la fatigue et de la souffrance endurées par votre conjointe. Alors protégez-là, et faites en sorte qu’elle se repose.



-          4 / Après l’accouchement, le pire commence et ne se termine jamais : Ce qui est bien, avec le premier enfant, est que l’on tombe véritablement de Charybde en Scylla. Si vous avez trouvé que la grossesse était une période difficile à traverser pour votre couple, alors vous gouterez avec joie à la période suivante allant environ jusqu’au premier anniversaire de votre bout de choux. Oui, tout ce laps de temps est une découverte de ce que l’on peut appeler cyniquement la vie à trois : Trois fois moins de câlins, trois fois moins d’argent, Trois fois moins de temps pour soi. Et c’est là qu’il va falloir être solide parce que, cerise sur le gâteau, votre femme subit brusquement une chute d’hormones conduisant à un coup de blues qui rejaillira sur vous. Grosso modo, on comptait sur votre investissement à 100%, c’est désormais 200% qu’il va falloir vous donner. Good luck !



-          5 / Surtout retenez une chose primordiale : Tout le monde se fout de vos états d’âme. C’est triste à entendre maintenant, mais ça vous rassurera plus tard quand vous repenserez à mon article. Car croyez-moi, si votre entourage prêtera une attention particulière à votre bébé, il sera un peu moins complaisant avec votre conjointe. Alors, autant dire qu’il n’aura même pas un micro-soupçon d’intérêt pour vous. Et comme la naissance est un heureux évènement - ne l’oublions pas - vous passerez pour caliméro si vous ratez l’occasion précieuse qui vous est offerte de vous taire. Pourtant, dieu sait que l’homme souffre aussi moralement durant cette longue période. Toute cette pression qui pèse sur vous, pour subvenir désormais aux besoins d’une famille, aux exigences de votre foyer, additionnée à l’indifférence totale de vos proches et l’abandon progressif de vos amis célibataires qui ne trouvent plus d’intérêt à vous fréquenter, vous transportera dans le monde merveilleux de « Papa ».



En tout cas, et c’est là-dessus que je vais conclure, tous ces conseils, même si vous les suivez à la lettre, ne suffiront pas à éviter le choc qu’occasionnera l’évènement et les conséquences qui en découleront. Mais si, tant bien que mal, vous parvenez à surmonter la situation, vous serez alors ô combien récompensé par un bonheur inégalable en ce monde : Celui de donner la vie. Et je peux vous dire que c’est à l’occasion d’une naissance que l’on apprend que notre propre existence est dénuée de tout sens. C’est alors que vous ne vous considérez plus comme un individu à part entière, mais comme une entité spirituelle encore plus grande, connectée à l’ensemble du monde. Car, en donnant la vie, vous avez sacrifié une partie de vous-même pour épouser une certaine forme d’éternité…

samedi 11 février 2012

L’amour ne dure-t-il que trois ans ?


Quoi de mieux que d’inaugurer ce blog  – à quelques jours de la Saint Valentin –   par un article abordant le thème de l’amour ? Le 14 février est une date symbolique pour tous, et particulièrement pour moi. En effet, c’est ce jour là où j’ai succombé aux charmes de la femme qui se révèlera être la mère de mes enfants. Ce qui est plutôt amusant, est que cela fera 3 ans précisément que nous vivons ensemble. Il est temps pour moi de vérifier si Frédéric Beigbeder disait vrai lorsqu’il soutenait que  « l’amour dure trois ans », ou si, une fois de plus, tout cela n’était qu’un vulgaire slogan publicitaire…


« La première année on achète les meubles, la deuxième année on déplace les meubles, la troisième année on partage les meubles »

A l’origine de la théorie de l’auteur, consistant à dire que l’amour ne pouvait survivre plus de trois ans, on retrouve avant tout une démonstration cartésienne, puisée sur des pseudos vérités physiques, démontrant que chimiquement, le corps ne produit plus les substances nécessaires à l’épanouissement du couple au-delà de cette date fatidique.
Il faut dire que F. Beigbeder est un fin connaisseur en la matière : Les substances chimiques – et autres – étant son domaine de prédilection, il n’est donc pas étonnant de le voir ainsi parler en expert.
Cynisme mis à part, tout cela traduit parfaitement le contresens que l’on fait généralement à l’amour. Qu’est-ce que réellement l’amour ? Comment le définit-on ?
Il semblerait que l’écrivain – tout comme un grand nombre de personnes – limite la vision de l’amour à celle du plaisir pris à partager des émotions avec une autre personne. Réduisant en quelque sorte l’Amour à une dose continue d’opium. Vu comme cela, il n’est pas étonnant de tomber de désillusions en désillusions.
En réalité, l’amour, chez F. Beigbeder, semble n’être qu’un simple objet de consommation supplémentaire dans la vie de chacun, destiné à assouvir un sentiment de manque. D’ailleurs tout ou presque, dans ses livres, prend toujours racine dans le consumérisme à outrance et ce que l’on pourrait nommer « le palliatisme ».
Les notions de l’amour qu’il développe sont à l’image de l’auteur : Explosif, sans limite, mais éphémère.


« L’amour est avant tout la volonté de dépasser son ego. »  

On peut alors s’intéresser aux causes réelles de l’amour : Pourquoi aime-t-on ? Quel serait le but de cette expérience unique que l’on vit à deux ?  Chacun possède ses propres convictions, mais il parait évident que les plus spirituels d’entre nous sont disposés à demeurer les plus heureux en amour.
Pour ma part, je considère l’amour comme un examen, comme tout ce que nous offre la vie. Ce n’est qu’une simple épreuve à surmonter avec tout ce que cela contient : Les moments de joie, de peine, parfois de haine et d’excès. Il n’existe pas d’idylle parfaite, en cela je rejoins Beigbeder. Cependant il y a deux visions des choses :
La première est de se dire qu’il n’y a d’intérêts que dans le court terme, la consommation, et le plaisir immédiat. La seconde de vouloir construire, apprendre à faire les concessions nécessaires pour avancer ensemble. En cela on peut réellement dire que l’amour est avant tout la volonté de dépasser son égo.


« Si vous choisissez le chemin de la facilité et que vous vous reposez sur des éléments superficiels, comme l’attache physique, l’euphorie des sentiments, le bien être social qu’il apporte, votre amour se consumera très vite »

Comme dans tous choix que nous sommes amenés à prendre dans la vie, deux chemins s’offrent à nous. Très souvent, il y en a un qui parait plutôt dégagé, à plat, oscillant à travers une plaine. Et un autre, ardu, montagneux, rempli de ronces et de mauvaises herbes en tout genre.
L’humain, réduit à sa conscience d’homme, choisit bien souvent celui qui lui parait être le plus praticable, du moins, le plus facile à emprunter.
 Oui mais voilà : Au fil du temps, le chemin commence progressivement à se détériorer. Ce chemin si placide commence à se transformer en pente dangereuse et se faire de plus en plus étroit, au risque de vous faire tomber dans un ravin. Alors que l’autre, lui, devient de plus en plus clair et accessible au fur et à mesure des efforts escomptés.
L’amour est pareil. Si vous choisissez le chemin de la facilité et que vous vous reposez sur des éléments superficiels, comme l’attache physique, l’euphorie des sentiments, le bien être social qu’il apporte, votre amour se consumera très vite.
Par contre, si vous choisissez et acceptez les difficultés liées à un amour sincère, loyal et structurel, vous finirez par obtenir un trésor bien plus précieux et durable que vous ne l’auriez obtenu en cédant à l’appel pourtant si tentant du courtermisme.


Et vous ; Comment vivez-vous votre amour ? (Ou comment souhaitez-vous le vivre ? Pour celles et ceux qui le cherchent encore J )